Mise à jour le 12 octobre 2017
Dans notre région, le changement climatique se manifeste déjà clairement. Que nous enseignent les observations disponibles sur l’évolution des données du climat ? Quels sont les risques ? Quelles sont les réactions possibles et comment sont-elles mises en œuvre dans la région Hauts-de-France ? Découvrez l'essentiel des réponses ici !
Températures à la hausse, baisse du nombre de jours de gel, augmentation du nombre de jours de forte pluie - particulièrement sur le littoral -, hausse du niveau de la mer… Les observations réalisées depuis le milieu des années 50 l’attestent : le climat de notre région a changé et continue de changer. Les impacts sont mesurés et significatifs :
Les risques météo-sensibles sont les risques dits « naturels » qui peuvent être aggravés par le changement climatique. Au vu de la géographie de la région et de la répartition des populations, c’est évidemment les risques d’inondation et de submersion marine qui sont les plus forts. 76 % des communes de l’ex-Nord-Pas de Calais et 22 % de celles de l’ex-Picardie présentent une exposition forte à ces risques météo-sensibles.
D'autres risques moins directement perceptibles sont liés au changement climatique, et surtout à l’augmentation des températures ; c’est le cas de la pollution atmosphérique. Les épisodes de pollution pourraient devenir plus fréquents et plus intenses dans notre région. Et nous confronter à un enjeu sanitaire inédit.
La biodiversité est également directement touchée par les évolutions climatiques. Feuillaison plus précoce des arbres, arrêt de la migration de certains oiseaux, comme les cigognes blanches : ces phénomènes observés depuis quelques années sont clairement liés au changement climatique.
En France, en 2013, 79 % des émissions de gaz à effet de serre anthropiques (produites par l’activité humaine) étaient liées à l’utilisation d’énergie (pour les transports, l’activité industrielle, le traitement des déchets, le chauffage résidentiel-tertiaire…), elle-même aux 2/3 produite à partir de combustibles fossiles. Ce constat est évidemment transposable dans les Hauts-de-France. Si l’on observe une hausse récente des émissions de gaz à effet de serre due à la reprise économique, la tendance générale reste à la baisse dans des proportions toutefois très insuffisantes pour atteindre les engagements de la France au niveau international.
Chiffres clés : 11,3 t éq CO2/habitant/an en Hauts-de-France contre 7 t éq CO2 en moyenne en France – l’industrie restant le premier émetteur régional.
Il faut également noter qu’on ne parle ici que des émissions produites directement sur le territoire. Il est aussi possible de comptabiliser les émissions qui sont générées hors du territoire mais en lien avec l’activité de ses habitants. On compterait en ce cas par exemple les émissions induites par la fabrication des objets produits à l’étranger mais achetés par les habitants des Hauts-de-France. Ces méthodes, plus récentes, rendent mieux compte des leviers d’action du territoire pour limiter les émissions au niveau mondial et ne donneraient pas nécessairement une tendance générale à la baisse.
On observe une stabilisation de la consommation régionale d’énergie. Si celle-ci est, en 2014, supérieure de 8,2 % à celle de 1990, elle reste inférieure de 19,2% au pic de 2002. On observe aussi que « l’intensité énergétique » de l’économie évolue favorablement : le rapport de la consommation énergétique au PIB baisse. Parallèlement, le mix énergétique de la consommation évolue : moins de charbon, plus de place pour les réseaux de chaleur notamment et davantage d’énergies renouvelables : elles représentent en 2015, 8,1 % de la consommation régionale totale (bois énergie, éolien, solaire, biogaz,...).
Cela étant, des disparités existent entre les différents secteurs d’activités et les trajectoires de réduction ne sont pas encore à la hauteur des objectifs nationaux et régionaux. En Hauts-de-France, si notre industrie reste en tête de la consommation d'énergie (41% contre 19% au niveau national), celle des transports et du résidentiel a connu des hausses importantes entre 1990 et 2014 : + 28% pour les transports ; + 25% pour le résidentiel. Principaux facteurs explicatifs : Pour les transports, l’augmentation de la population et du parc de véhicules et l’accroissement des distances parcourues ; Pour le secteur résidentiel, l’augmentation du parc bâti et le fait que celui-ci soit plutôt ancien et énergivore.
En région Hauts-de-France, l’Observatoire suit également les « réponses » apportées aux enjeux « climat » au travers d’indicateurs quantitatifs.
37 territoires (échelle des EPCI), représentant plus de la moitié de la population régionale, se sont engagés dans la nouvelle génération de « plan climat », les PCAET (Plan climat-air-énergie territorial), plans d’actions pour lutter contre la pollution de l’air, le changement climatique et adapter le territoire aux changements déjà en cours.
L’Observatoire Climat des Hauts-de-France couvre largement la question du changement climatique en partant des émissions de gaz à effet de serre, en qualifiant la réalité du changement climatique observé dans notre région et ses effets sur la biodiversité, la santé,…
Son but : que les enjeux climat pèsent toujours davantage dans les choix et les décisions de chacun. Mais l’Observatoire Climat entend aussi prolonger son regard sur les solutions apportées pour réduire notre impact sur le climat !
Concrètement, l’Observatoire Climat a pour missions de :
Il est porté par le Centre de Ressource du Développement Durable (CERDD) et piloté par 5 institutions : l’Etat (DREAL), le Conseil Régional Hauts-de-France, le Département du Pas-de-Calais, le Département du Nord et l’ADEME.